La Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 217 (III) A3. Elle précise les droits fondamentaux de l’Homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte n’a qu’une valeur d’une proclamation de droits.
À l’origine, 48 États sur les 58 participants devaient adopter cette charte universelle. Aucun État ne s’est prononcé contre et seuls huit se sont abstenus. Parmi eux, l’Afrique du Sud de l’apartheid refuse l’affirmation au droit à l’égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race ; l’Arabie saoudite conteste l’égalité homme-femme. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l’Union soviétique (Russie, Ukraine, Biélorussie), s’abstiennent, quant à eux, en raison d’un différend concernant la définition du principe fondamental d’universalité tel qu’il est énoncé dans l’article 2 alinéa 1. Enfin, les deux derniers États n’ayant pas pris part au vote sont le Yémen et le Honduras.
Le texte énonce les droits fondamentaux de l’individu, leur reconnaissance, et leur respect par la loi. Il comprend aussi un préambule avec huit considérations reconnaissant la nécessité du respect inaliénable de droits fondamentaux de l’Homme par tous les pays, nations et régimes politiques, et qui se conclut par l’annonce de son approbation et sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies.
Le texte du préambule et de la déclaration est inamovible. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l’Organisation des Nations unies, et non une traduction approuvée.
Les idées et valeurs des droits de l’Homme peuvent être retracées au travers de l’histoire jusqu’aux périodes les plus reculées et dans les croyances religieuses et les cultures du monde entier. Certains affirment que la première déclaration des droits de l’Homme connue serait celle transcrite sur le Cylindre de Cyrus, rédigé par Cyrus le Grand, fondateur de l’empire Perse en l’année -539.
Certains auteurs, tels Norberto Bobbio, affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l’émergence du droit naturel, des théories du contrat social (en particulier celle de Locke) et dans l’individualisme qui aurait remplacé l’holisme des communautés antérieures. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le jusnaturalisme de certaines philosophies du siècle des Lumières, et l’adoption de documents comme la Déclaration des droits anglaise, la Déclaration des Droits américaine et la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen française. D’autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » (Hobbes, Locke et Rousseau — théories qui d’ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au positivisme juridique) et la formulation de la Déclaration de 1789.